17/6/2020
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Quel café dans ma tasse ?

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En bref... chaque label garantit le respect de certaines contraintes (culture sans produits toxiques, respect de l’environnement, juste rémunération des producteurs…). Mais ces certifications ne suffisent pas à assurer la pérennité de chaque exploitation, la qualité de la démarche environnementale, le processus de transformation, les qualités gustatives…
Chez Omie on va plus loin et vous explique notre démarche !

Acheter du café peut s'avérer compliqué pour celui qui veut comprendre la portée de son acte.

Aujourd’hui, les seuls repères dont nous disposons sont les labels liés au commerce équitable et à l’agriculture biologique. Mais que nous garantissent-ils et surtout, sont-ils suffisants ?

Pourquoi ne pas s’arrêter aux labels...

Pour comprendre ce qu’il y a derrière chaque label, penchons nous sur les contraintes qui définissent son obtention.

Par exemple, le label de commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar associe une prime de développement au contrat d’achat du café. L’utilisation de cette prime est gérée en direct par la coopérative qui n’a pas d’obligation de reporting sur ce qui est fait avec cet argent. L’utilisation de ces fonds varie beaucoup en fonction des coopératives, parfois sur des problématiques assez « court terme », choisies en assemblée par les producteurs. Cette absence de garantie sur une vision long terme nous semble aujourd’hui insuffisante par rapport au niveau d’engagement que nous souhaitons pour nos produits.

L’autre type de label pour le café est lié à l’agriculture biologique. Au-delà des limites liées aux capacités et aux règles de contrôle dans d’autres pays, le Bio n’est pas une fin en soi car son cahier des charges ne couvre pas tout, notamment les aspects plus long-terme (cf. notre article sur le sujet).

Chez Omie, nous préférons privilégier une démarche qualitative et proche du terrain en accompagnant certains producteurs vers l'agriculture biologique. Et à terme aller plus loin que le label BIO en s'inscrivant dans la durée.

Même si beaucoup de labels comme Max Havelaar font un travail remarquable et ont déjà beaucoup fait avancer les choses, nous ne souhaitons pas nous reposer à 100% sur les labels. S’adosser à une certification, c’est arrêter de se poser des questions en « déléguant » le problème à d’autres. En comprenant et en maîtrisant ce qui se passe localement, nous aurons des produits plus responsables en toute transparence.
Production de café en agroforesterie - projet Envol vert - crédit photo Envol vert

Deux cafés avec Lobodis

Nous nous sommes associés à Lobodis, le torréfacteur breton, pionnier français du café en commerce équitable. Nous avons travaillé ensemble pour produire deux cafés excellents à prix accessible qui participent à la construction de l’avenir de la filière.

Lobodis, partenaire des cafés Omie

Un café doux origine Pérou (filière non labellisée)

Nous avons sélectionné notre café “Pure Origine Pérou” dans la province de Junin, l’une des régions caféières les plus importantes du Pérou.

Les champs de caféiers sont situés entre 1000 et 1500 mètres d'altitude, au cœur de la selva alta, la forêt tropicale sèche située sur les contreforts des Andes. Les caféiers poussent sous ombrage des Pacaï, des manguiers, des bananiers et des papayers. Les producteurs y accordent un soin tout particulier car il s’agit de leur principale source de revenu.

C’est un café d’une grande richesse aromatique, qui plaira aux amateurs de saveurs acidulées et douces.

Pour la production nous soutenons Valle Ubiriki

Producteur·rice·s de Valle Ubiriki - photo : Maud Cachera de Lobodis

Sur cette filière, nous versons une prime séparée du contrat à une ONG qui travaille en direct avec la coopérative sur des projets plus long terme. Nous avons mis en place cette année avec Lobodis et la coopérative Valle Ubiriki un partenariat avec l’ONG Envol vert.

L’objet du projet porte sur l’accompagnement des caféiculteurs sur l’évolution des pratiques agricoles et l’amélioration des systèmes agroforestiers* pour le café. Envol vert a une expertise depuis presque 10 ans sur ces sujets et nous avons donc confié la gestion de cette prime à cette ONG.

* Pause définition : L’agroforesterie est une pratique qui associe l’activité agricole - production végétale ou élevage - avec des arbres en s’inspirant du modèle de la forêt : l’agriculteur plante ou laisse pousser spontanément des arbres. Cette pratique qui existe depuis la Préhistoire présente de nombreux avantages agronomiques, environnementaux et économiques : protection et fertilité des sols, stock de carbone, diversification des revenus de l’agriculteur, augmentation de la biodiversité, etc.

Pourquoi non labélisé BIO ? 

Aujourd’hui la filière café péruvienne peine du fait de la baisse des prix, la difficulté à recruter des ouvriers et les effets néfastes du réchauffement climatique. Financer uniquement le BIO ne permet pas de construire des cultures résilientes qui permettront aux agriculteurs d’avoir un revenu pendant encore des dizaines d’années en anticipant les incidents climatiques qui s'annoncent de plus en plus nombreux.

Nous nous engageons donc sur de nouvelles manières de produire pour se diriger vers la bio agro-écologie. Les producteurs de café BIO utilisent également un certain nombre d’intrants (autorisés par le cahier des charges bio) qui pourraient être diminués en améliorant leur système agroforestier. Nous finançons cette transition vers la bio-agroécologie !

Un minimum d'intermédiaires

A travers une filière Producteurs / Organisations de producteurs / Importateur / Torréfacteur, nous réduisons au minimum les intermédiaires, ce qui favorise une meilleure répartition de la valeur ajoutée sur la filière.

Un café corsé origine Mexique labellisé Bio et Commerce Equitable

Notre café “Pure Origine Mexique” est cultivé au Chiapas sur les flancs de deux chaînes de montagnes : la Sierra Madre et los Altos, dont le point culminant se trouve à plus de 4000 mètres d’altitude ! Le café pousse plus bas entre 1000 et 2000 mètres dans des écosystèmes variés : forêts tropicales, pinèdes et forêts de chênes. Les producteurs cultivent par ailleurs  des plantes vivrières, en premier lieu le maïs associé avec des courges et des haricots sur une parcelle appelée « milpa ».

Pour ce café, nous associons les saveurs acidulées et chocolatées des arabicas, au corps boisé des robustas lavés de la côte pacifique du Chiapas. Le soin apporté par les producteurs chiapanecos combinés aux microclimats de la région en font un café corsé, parfait pour se réveiller le matin !


San Fernando et Fedecos, nos deux partenaires

Roberto Diaz Arellano : producteur de San Fernando - photo :  Lobodis

SAN FERNANDO

"Union des Ejidos et des Communautés San Fernando" est une coopérative constituée de petits producteurs de café. Pionnier dans la commercialisation de cafés certifiés biologiques au Mexique, San Fernando est aujourd’hui l'une des coopératives du Chiapas les plus consolidées : elle rassemble plus de 1100 familles de petits producteurs de café.


Aujourd’hui, comme beaucoup d’organisations de producteurs, la coopérative concentre son appui aux producteurs sur un programme de rénovation des plantations engagé sur du long terme (25 ans environ).

Production de compost des co-produits du café - Fedecos - photo : Lobodis

FEDECOS

La fédération (Federación de Sociedades Cooperativas Cafetaleras, Costa Soconusco del Estado de Chiapas) a été créée en 2016, à l’initiative de 10 coopératives localisées dans 7 municipalités de la côte pacifique du Chiapas. Elles avaient vu le jour en 2005, les agriculteurs souhaitant faire face aux dégâts considérables causés par l’ouragan Wilma.


A ce jour, la priorité de FEDECOS est d’aider les producteurs à mettre en œuvre la rénovation de leurs plantations avec des variétés résistantes à la rouille, champignon qui a attaqué les caféiers en 2014 dans toute l’Amérique du Sud. Ce plan de rénovation est financé avec les primes du commerce équitable.

Le partenariat avec ces coopératives se fait sur des bases solides :

  • Un prix plancher négocié pour la pérennité des producteurs
  • Une qualité de café exceptionnelle, produit selon le cahier des charges biologique
  • Des parcelles conduites en agro-foresterie
  • Un accompagnement permanent à la transition des pratiques agricoles

Pourquoi choisir un café BIO et Commerce Equitable ?

Le Mexique est le lieu où le label Fairtrade international a été créé et nous souhaitons vivement soutenir ce label qui est un véritable levier sur le terrain pour améliorer les pratiques.


Alors qu’au Pérou, les coopératives achètent généralement quasiment l’intégralité des volumes de leurs adhérents, au Mexique, les coopératives n’achètent QUE les volumes qu’elles sont certaines de pouvoir commercialiser en commerce équitable bio. Les producteurs vendent ensuite à des intermédiaires le reste de leurs volumes. Ainsi, la meilleure solution d’approvisionnement pour avoir un café tracé et responsable au Mexique est d’acheter avec le label fairtrade et BIO.

De plus, les coopératives mexicaines prennent très au sérieux les adaptations au changement climatique et la préservation de leur écosystème.

Au-delà de ces deux approches résolument durables, nous avons sélectionné deux cafés aux saveurs différentes et de grande qualité, qui sauront satisfaire les amateurs de café exigeants. Nous proposerons ces cafés en format grains et moulu.

Nous travaillons également activement sur une dosette éco-conçue, compostable et biodégradable. 

Pour Omie... il faut aller au delà des labels, adapter les techniques culturales aux terrains et soutenir les filières en transition vers l’agroécologie pour assurer leur avenir sur le long terme. C’est ce que nous développons avec Lobodis, acteur engagé depuis plus de 30 ans dans les pays producteurs.