26/4/2020
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Comment le confinement change nos habitudes alimentaires

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Beaucoup disent déjà que ce confinement, en créant de nouvelles habitudes, va faire gagner des années à des usages comme l’achat en ligne ou le drive fermier. Bien que notre projet ait démarré avant cette crise, c’est ce que nous anticipons chez Omie en développant un système d’approvisionnement alimentaire vertueux pour les consommateurs, pour les producteurs et pour l’environnement.

En bref… Ce sont nos habitudes qui nous empêchent de changer et le coronavirus nous contraint à les changer… En achetant autrement, en cuisinant plus, en organisant notre temps différemment, nous découvrons une autre manière de fonctionner, qui pourrait être bénéfique car plus vertueuse pour l’environnement, pour notre économie locale, pour chacun d’entre nous.

Il y a une règle que les professionnels de l’agroalimentaire connaissent tous : les moments où l’on change ses habitudes alimentaires sont les grands changements familiaux : lorsqu’on part de chez ses parents, lorsqu’on emménage en couple, puis lorsqu’arrive un enfant.

En-dehors de ces moments, il est extrêmement difficile de changer ses habitudes, même avec la meilleure volonté du monde. Le poids de l'inertie est bien trop fort.

Mais comme toute règle, elle a ses exceptions… Une situation inédite, telle qu'un confinement forcé, en est une! Une majorité de la population se retrouve subitement obligée de rester à domicile et -chose étrange pour certains- de cuisiner.

Certains découvrent la cuisine, d’autres la redécouvrent

Les statistiques de Google (accessibles via Google Trends) sont claires : les requêtes pour “recette facile”, “recette de pâtes” ou encore “recette de crêpe” ont été multipliées par 2 ou 3, voire par 15 pour “recette de pain maison” ou recette de brioche”. Et le trafic des sites de cuisine a progressé de 30 à 100% selon les cas.

Pour beaucoup, finis les sushis, les plats à emporter récupérés en passant, la pizza, le burger, le kebab ou le fish and chips achetés en rentrant du travail… Maintenant il faut se mettre aux fourneaux. Dur quand on ne l’a jamais fait ! A commencer par faire cuire correctement des pâtes (car les italiens ont déjà assez affaire avec le virus, ne les accablons pas avec la manière cruelle dont nous traitons leur aliment fétiche).

Et même pour ceux qui cuisinent tous les soirs pour leur famille, ça n’est pas simple. Car quand on tourne en moyenne avec moins de 10 recettes de dîner pour l’année (enquête Marmiton, 2017), ce qui se comprend quand on n’a que 17 minutes pour cuisiner les soirs de semaine, et qu’on doit désormais préparer deux repas par jour sans interruption, on risque de vite se lasser, avec risque d’énervement généralisé. Il devient donc vital de varier les plaisirs… et de sortir de sa zone de confort ! D'autant que ça n’est pas si compliqué : un peu de bouillon dans l’eau de cuisson, quelques herbes, un assaisonnement un peu plus travaillé, une nouvelle sauce… Il suffit souvent d’un détail pour “pimper” un plat que l’on fait de la même manière depuis des années.

Les passionnés de cuisine sont à la fête : ils ont du temps… et un public ! Si les photos de plats fleurissent sur les réseaux sociaux, les plus organisés vont jusqu’à organiser leurs propres sessions LIVE pour partager ce moment avec d’autres internautes, ce qui donne des moments souvent intéressants, parfois drôles (plus ou moins volontairement).

Dans la cuisine des people : Laura Tenoudji (ex chroniqueuse de Télématin) nous invite dans sa cuisine lors d’un live Facebook pour Marmiton pour préparer du pain perdu pendant que son mari -Christian Estrosi, maire de Nice- se remet du Coronavirus (il faut bien s’occuper)…

Cuisiner commence par faire ses courses…

Et là aussi il faut changer ses habitudes. Après une phase de stockage pour les plus inquiets (les ventes de pâtes, riz et conserves ont plus que doublé les jours précédant le confinement d’après l’institut d’études Nielsen), on se concentre sur les achats de proximité et le e-commerce: +72% début mars pour les livraisons alimentaires à domicile (toujours selon Nielsen), augmentation qui aurait pu être largement supérieure si les supermarchés en ligne avaient eu la capacité d’absorber la demande ! Fin mars, plus aucun créneau de livraison n’était disponible pour les 3 semaines suivantes…).

Beaucoup ne s’étaient sans doute jamais lancés avant dans l’achat en ligne et pourraient bien y prendre goût ! Reste encore la barrière des prix, souvent plus élevés pour amortir les frais de livraison… Mais là aussi les lignes bougent. Suite à la fermeture des marchés, de nombreux acteurs se mobilisent (La Ruche Qui Dit Oui, Pourdebon, Kelbongoo…) et d’autres se créent sous forme de “drives fermiers” ou autres paniers de légumes pour permettre aux producteurs d’écouler leurs produits, à des prix en général raisonnables. Même la grande distribution s’engage à travailler plus avec les producteurs français de fruits et légumes.

Et si le coronavirus était le déclic qui nous faisait redécouvrir l’intérêt d’acheter local ? Ou au minimum d’acheter des produits français ?

Reste la complexité des produits transformés : aucune loi n’impose aux industriels de mentionner la provenance des ingrédients utilisés… Et c’est bien dommage! (Challenge trouver une ratatouille 100% à partir de légumes français en grande distribution : on en a trouvé une !) 

C’est justement l’un des axes de travail de Omie : s’engager sur des matières premières françaises voir locales ou —lorsque c’est pertinent— proches (par exemple, les tomates les mieux adaptées aux sauces et coulis poussent en Italie, dans des conditions climatiques idéales et avec des transformateurs à quelques kilomètres des champs, ce qui garantit les meilleures qualités nutritionnelles et un goût sublime : voir notre article à ce sujet).

En tous cas, le fait de passer du temps à cuisiner pousse à s’intéresser de plus près aux produits : leur goût, leur provenance, la manière dont ils sont faits… Et ça ne peut qu'avoir un impact positif sur la manière dont nous les choisissons et ainsi, à travers notre demande qui évolue, pousser les filières de production à évoluer dans le bon sens.

De quoi le confinement nous fait-il prendre conscience ?

Nous sommes contraints de (re)découvrir certaines choses…

  • Les magasins non alimentaires sont fermés : un certain nombre de choses qui nous semblaient indispensables ne le sont soudain pas tant que ça. Le “paraître” perd de son importance à partir du moment où chacun reste à la maison…
  • L’activité économique s’arrête et pour beaucoup les rémunérations diminuent… Il faut donc se recentrer sur l’essentiel et faire des choix, comme celui d’acheter des produits bruts et de les cuisiner soi-même.
  • Beaucoup de métiers “non essentiels” sont à l’arrêt ou au ralenti : c’est le moment pour beaucoup de se poser la question du sens de ce qu’ils font.
  • Passer du temps ensemble en famille peut être extraordinaire si tout le monde y met du sien, avec quelques outils et un peu de créativité.

Que restera-t-il de tout ça après le confinement ?

Difficile à dire. Comme après chaque période de privation, on a envie de se rattraper. Les sorties de l’été seront-elles encore plus festives et les visites au resto encore plus fréquentes ?

Pas sûr… En nous poussant à élargir nos horizons, le confinement nous aura fait découvrir d’autres manières de faire, de vivre. Nous aurons pris de nouvelles habitudes, peut-être bien meilleures qu’auparavant, et nous conserverons au moins certaines d’entre elles.

D’autant que nous sommes désormais encore plus conscients du risque sanitaire qui existe bel et bien, tout comme le risque environnemental, les deux étant étroitement liés.

Chaque période de crise est une période de fortes opportunités pour chacun, à travers la prise de recul par rapport à son quotidien et la créativité dont nous devons tous faire preuve pour trouver de nouvelles solutions.

Car notre pari à tous, c’est de transformer cet énorme problème que nous pose le coronavirus en solutions pratiques et efficaces pour gérer les autres problèmes qui se présenteront, qu’ils soient sanitaires ou environnementaux.

Pour Omie : la crise actuelle nous pousse à accélérer notre mouvement vers une consommation plus vertueuse. En créant un système complet d’approvisionnement alimentaire optimisé et vertueux pour tous, nous avançons sur le chemin qui nous conduit à une alimentation plus pérenne, en promouvant des techniques agronomiques permettant de rendre les cultures plus résilientes et plus riche nutritivement et gustativement. (ici pour en savoir plus sur ce modèle résilient) 

Construisez l’alternative avec nous en participant à ce questionnaire