Nos chocolats en agroforesterie

C’est carré ?

Maintenant qu’on a dit que notre chocolat est 100 % traçable (en plus d’être formidablement réconfortant) et que ses cabosses sont cultivées en agroforesterie… Qu’est-ce que cela veut dire et pourquoi avons-nous pris la décision de proposer du chocolat au sein de notre gamme de produits Omie ?
Le chocolat, un bilan intense et amer : la discussion autour du chocolat s’impose. Produit de grande consommation et à la demande croissante, en 2021 en France, comptez 13,2 kg par an/foyer de chocolat consommé (source : Kantar) et près de 18 700 tonnes vendues aux professionnels qui l’utilisent comme ingrédient à leur préparation (source : le syndicat du chocolat). Notez également des pics de consommation pendant l’année, car ce mets doux et délicieux est lié à nos fêtes culturelles et religieuses : entre les fêtes de fin d’année avec 694 M€ générés en 2021 ou encore Pâques avec un résultat de 319 M€ (source : Veille Artisanat). Cependant, bien qu’il nous fasse fondre à grande échelle, on ne peut pas nier son impact...

PAUSE !

Si vous êtes éco-anxieux, reprenez plutôt votre lecture à partir de “Besoin d’une bonne nouvelle ?”
On sait que le climat européen n'est pas propice à la culture du cacao. Or, la production et l’importation du chocolat est destructrice pour les écosystèmes comme pour les populations, avec pour principale conséquence : la déforestation.

Selon la base Agribalyse de l’ADEME, le bilan carbone du chocolat noir s’élève à 16.88 kg CO2 eq/kg de produit. Notez que le chocolat au lait atteint 12.58 kg CO2eq/kg de produit car le cacao est dilué avec du lait et du sucre, cependant cela reste élevé car la production de ce type de chocolat nécessite le recours à un mode d’élevage.

Et cocorico… Ce sont les Français qui consomment le plus de chocolat noir. Il représente près de 30 % de notre consommation de chocolat contrairement à 5 % pour la moyenne européenne (source : Veille Artisanat). L’addition est donc plus salée que sucrée…

🎧 Se renseigner

On vous recommande cette émission de Radio France datant de janvier 2023 qui résume les enjeux de la filière cacao ici, ainsi que cet épisode du Dessous des cartes sur ARTE.
À ce stade, vous vous dîtes sûrement que le mieux, c’est de ne pas consommer de chocolat. Vous auriez totalement raison. Cependant, un objectif plus réaliste et moins culpabilisant serait de plutôt diminuer l’impact de sa consommation de chocolat, pour commencer.

Besoin d’une bonne nouvelle ?

Chez Omie, nous avons voulu travailler à une alternative où la cabosse de cacao cultivée est plus rémunératrice pour les producteurs dans des régions du monde où le modèle d’agriculture productiviste et intensive favorise la déforestation. D'ailleurs, une bonne nouvelle : cette norme est amenée à changer grâce à un nouveau cadre légal au niveau de l’Union européenne.

📕 L’évolution du cadre légal

Dernière mise à jour de cette information : septembre 2023.
L’Union européenne interdit l’importation de produits qui contribuent à la déforestation. Sa mise en place sera à partir du 30 décembre 2024.
Source Le Monde et plus d’information sur la suite du cadre législatif (en anglais) sur le site de la Commission européenne.

OK maintenant, retour chez Omie, comment on croise toutes ces informations ?

Nous basons chaque décision de lancement d’un produit selon des critères réunis dans notre charte des achats sobres. Ici, pour le chocolat, voici notre constat : aucune alternative locale répondant à nos volumes de production possible*, un coût environnemental élevé, mais un poids des habitudes d’alimentation qui traduit un réel besoin de consommation.

Notre compromis : on s’autorise le développement de produits chocolatés et l’achat d’ingrédients non-locaux, mais en plus des critères de non-déforestation grâce à nos connaissances des filières et notre cahier des charges, on se pose comme pré-requis des denrées uniquement acheminées par bateau et camion. Pour nous, l’avion dans le flux logistique, c’est non. On ajoute aussi la rémunération juste des producteurs et productrices de cacao et leur accompagnement à la transition vers des méthodes agricoles préservant la biodiversité, la qualité des sols, de l’eau et de l’air sur place.

La recherche d’un partenaire et un principe de vigilance : comme mentionné dans notre charte des achats sobres, les filières dites "exotiques" présentent des risques spécifiques comme la fraude ou le travail des enfants… Chez Omie, on ne dispose pas encore des moyens nécessaires pour se rendre directement sur place. Ainsi, pour ces filières, on exerce un principe de précaution. On cherche à minimiser les risques en recherchant des labels bio et équitables et on pose aussi des questions supplémentaires pour évaluer ces filières.

🔎 Loupe sur Omie

Si vous voulez en savoir plus sur notre charte des achats sobres, Thibaud, notre responsable filière vous la présente dans notre article dédié.

Notre partenaire chocolat est repéré

Que fait-il ? Notre partenaire créée des filières en direct avec des cacaoculteurs en Agriculture Biologique, en agroforesterie et en Commerce équitable. Aujourd'hui, 50 associations de producteurs sont unies, soit environ 5000 producteurs.
Il nous permet d’obtenir du cacao 100 % traçable qui provient de ses filières à travers 4 pays : Equateur, Pérou, São Tomé et la République Dominicaine. Dans notre tablette de chocolat noir 75 %, la pâte de cacao provient exclusivement de la filière de São Tomé.

Focus sur la filière de São Tomé

São Tomé est une île au large du Gabon et fut la première terre africaine à cultiver du cacao. Sur place, les cacaoyers sont présents aux côtés de nombreuses autres espèces vivrières comme les bananiers, jacquiers, manguiers, papayers... La culture du cacao se pratique donc traditionnellement en agroforesterie.

💡 Interlude définition

L’agroforesterie consiste à associer la production d’arbres avec d’autres cultures ou même de l’élevage.
À São Tomé, notre partenaire travaille avec la coopérative CECAB depuis 2005. Elle réunit 36 centres de fermentation de la fève de cacao soit 3000 producteurs-planteurs. Cette coopérative est découpée en associations où les producteurs sont représentés. Notre partenaire intervient pour exporter jusqu'à 60% du cacao de São Tomé, où les prix producteurs sont stables du fait qu’il y ait peu d’acheteurs. D’ailleurs, la coopérative rémunère les producteurs 25% de plus lorsqu'on compare les prix exercés par d’autres acheteurs.


Sur quels points cette filière est-elle en transition vers un modèle agricole plus durable ?

Notre partenaire accompagne sur place les producteurs pour une amélioration constante de leurs techniques de production, en harmonie avec l'écosystème local : reboisement, formation, sélection des meilleures variétés de cacaoyers (aromatiques et adaptées au climat local), programme de soutien à la scolarité des enfants. Notre partenaire lutte également contre la déforestation.

Justement, quelles sont les garanties de ce partenaire ?

Voici les certifications de notre partenaire concernant l’intégralité de sa filière chocolat.
-Le label BIOPARTENAIRE®
On décrypte.
Statut : association non lucrative
Création : 2002
Qui : un groupement de producteurs, importateurs, marques fabricantes et syndicat professionnel de magasins bio.
Critères : ce label certifie la juste rémunération des producteurs, les démarches sociales et environnementales responsables avec un accent particulier sur l’agroécologique, le soutien aux projets de développement agricoles et sociaux et un circuit de distribution engagé en magasins spécialisés bio. Pour disposer du label, un produit doit présenter au moins 50 % d’ingrédients issus de Biopartenariats.
-Le label Agriculture Biologique Europe par Ecocert
On décrypte.
Statut : entreprise et organisme de certification
Création : 1991
Qui : William Vidal
La démarche : l’entreprise permet d’évaluer selon un processus rigoureux et de manière indépendante la conformité d’un produit, selon des exigences environnementales et sociales spécifiées dans un cahier des charges ou une norme. Pour notre partenaire, il s’agit du cahier des charges de l’agriculture biologique Europe : aucun pesticide, ni engrais de synthèse.
-Le label Fair For Life
On décrypte.
Statut : un programme de certification pour le Commerce équitable dans les domaines de l’agriculture, de la fabrication et du commerce
Création : 2006
Qui : la Swiss Bio-foundation et le Groupe IMO (repris pas Ecocert).
Critères : En suivant le cadre défini par Fair for Life, des contrats sur le long-terme sont créés pour soutenir des filières exemplaires en termes de pratiques économiques, sociales (exempt de travail forcé, travail des enfants, de conditions de travail déplorables…) et environnementales (responsabilité face à la gestion des déchets, la gestion des ressources en eau, la gestion de l’écosystème…).
-Le label BioEntrepriseDurable
On décrypte.
Statut : c’est un label RSE pour les entreprises bio alimentaires et cosmétiques
Création : 2014
Qui : le Synabio (le Syndicat National des entreprises de la bio)
Critères : Il est basé sur une norme ISO 26000, le cadre de référence international en matière de RSE. Les évaluations sont menées par un organisme de contrôle indépendant. L’objectif est d’assurer au consommateur l’authenticité des produits biologiques et le développement durable des filières.

Et les intermédiaires dans tout ça

Entre le moment de la récolte de la cabosse, jusqu’à l’acheminement sous forme de tablette ou autres formes de notre chocolat, ce dernier passe par des intermédiaires. Au total, 6 étapes : des producteurs à la coopérative, de la coopérative à l’importateur vers le stockeur, du stockeur à la chocolaterie et de la chocolaterie à l’usine finale. Les trajets effectués entre ces divers intermédiaires sont assurés par cargo puis par camion conformément à notre charte des achats sobres.

Dans quels produits Omie est utilisé ce chocolat ?

Vous retrouverez le chocolat de notre nouveau partenaire dans cette liste non-exhaustive de nos produits sous ses formes diverses entre pâte de cacao, beurre de cacao, pépite de chocolats ou poudre de cacao. Chez Omie, nous mettons à votre disposition un outil supplémentaire de décryptage d’impact environnemental grâce au Planet-Score, affiché sur le produit fini.

🔎 Loupe sur Omie

Si vous voulez en savoir plus sur le Planet-Score et ses critères, voici notre article dédié.

Une dernière info pour la route ?

Il ne manquerait pas quelques chocolats à l'appel ? Pour nos tablettes de chocolat noir fleur de sel, chocolat au lait et chocolat noir du Panama , nous vous présentons le travail de notre autre démarche filière cacao dans un prochain article.