Christian Jorge, co-fondateur d’Omie dans le podcast Le Panier

Christian Jorge, co-fondateur d’Omie et avec près de 8 entreprises fondées à son actif, répond aux questions de Laurent Kretz, du podcast Le Panier, le premier podcast sur l’e-commerce en France. Ensemble, ils évoquent l’aventure entrepreneuriale d’Omie. Aujourd’hui arrivée à 1,3 M d’euros de chiffre d’affaires, 10 000 client(e)s et dont l’expression de marque s’exécute aussi bien en B2C qu’en B2B. Ils reviendront également sur la mission et promesse d’Omie : utiliser l’alimentation comme levier d’impact social et écologique positif.

Conseil 1 : choisir ses associé(e)s pour leurs valeurs et leurs apports techniques


Christian : « J’avais envie de remonter une boîte qui a de l’impact, une boîte qui compte, l’alimentation est un sujet qui venu très tôt grâce à son impact social, son impact écologique et son impact économique. L’alimentation, c’est un formidable levier de transformation

« Je me suis dit : la prochaine fois que je monte une boîte, j’utiliserai ce levier et j’écrirai pour expliquer pourquoi elle doit exister et quel est le fondamental de l’entreprise. Puis, j’irai trouver des associé(e)s sur cette base là, que je ne connais pas, dans mon 2ème, 3ème, 4ème cercle et qui seront les personnes parfaites de par leurs compétences et leur envie d’être là […] Aussi, je ne vais pas trop loin, pour que ce soit un projet collectif et que les associé(e)s du projet soient autant acteurs que moi. »

Conseil 2 : définir sa plateforme de marque autour de la sobriété

Christian : « Être une marque et pas seulement une plateforme, c’est important, en tant que consommateur, j’ai besoin d’être embarqué par un narratif […] Derrière la marque, il y a des gens, des ingénieurs agronomiques (chez Omie), des personnes qui travaillent pour que l’impact écologique des produits soit connu […] L’intention, elle a toujours été là, dès le premier jour, comme la décision d’être une B Corp […] d’avoir de l’impact à travers l’entrepreneuriat. »
« Notre consommation du quotidien : les fringues, les films, les plateformes, tout cela a un vrai impact et je ne suis pas dans l’ascétisme, ni l’anti-consumérisme, mais j’aime beaucoup, à titre personnel, le concept de sobriété. Ici, aucune volonté de ma part de donner des leçons à qui que ce soit, mais il s’agit plutôt d’emporter les gens avec un narratif typé marketing, une histoire qu’on aura envie de suivre et de derrière avoir de l’impact positif, démontré avec des vecteurs de preuves. Ce qu’il y a de vraiment intéressant, c’est d’aller construire de manière volontaire, le fait d’avoir de l’impact positif.»

Conseil n°3 : s’appuyer sur des labels tiers pour prouver son impact

Parmi les preuves, il y a le Planet-Score sur les produits Omie.
💡 Pour plus d’information sur le Planet-score, consultez notre article dédié ou poursuivez avec l'écoute du podcast dans son intégralité.

Conseil n°4 : se lancer en D2C pour garder la main sur sa plateforme de marque

Christian : « On a créé Omie qui a une forme d’originalité, notamment avec sa gamme horizontale et parce que depuis le premier jour, nous sommes omnicanal. On veut démontrer que l’alimentation est un levier d’impact social et écologique et justement, on utilise des techniques agricoles qui peuvent démontrer cet impact, comme l’agroécologie. Ce n’était pas attendu dans les rayons des supermarchés, qui attendaient plutôt des labels. »
« Dans l’idée, c’est de réussir à installer un narratif : ta consommation du quotidien peut avoir un impact positif et nous, on s’occupe de trouver les ingénieurs agronomiques, les bons produits, on s’occupe de toute la conception, de trouver des interlocuteurs pour démontrer l’impact positif et faire exister cette marque. Vu qu’on n'est pas attendu en supermarché, on est obligé de se lancer nous-même, avec notre e-commerce et de se déployer en direct consumer.»

Conseil n°5 : tester son concept sur LinkedIn et Ulule pour fédérer une communauté et récolter des insights

Christian : « 2019, on se tape dans la main, on se fixe un objectif de 200 paniers vendus sur LinkedIn, avec 10 produits sains et sourcés. On a tout vendu en quelques heures sur LinkedIn, donc à partir d’ici les associé(e)s ont sorti un peu d’argent et on a poursuivi en développant une première gamme proposée cette fois sur Ulule. On était en test and learn. Les premières cohortes sont véritablement celles d’Ulule et ce sont nos client(e)s plus fidèles, on les remercie ! C’est fondamental. Derrière, on a continué avec 80 produits puis un peu de média jusqu’à la télévision. »

Conseil n°6 : miser sur un pricing abordable pour maximiser sa capacité d’impact

Christian : « On veut un positionnement qui soit suffisamment grand public pour avoir une capacité d’impact importante. Si l'on crée un produit de luxe, on ne pourra pas changer les choses et d'un autre côté, la borne basse, c’est le produit dont tu ne veux pas savoir les coulisses, celui dont on ne préfère pas regarder l’impact parce qu’au niveau prix, c’est impossible qu'il soit positif. »
« Première chose, c’est le prix des matières premières […] on va s’assurer que les gens qui transforment les produits gagnent leur vie. Cela vous donne le prix de revient. Chez Omie, on veut être transparent, sur l’application d’Omie, on montre un anneau qui explique la répartition des revenus. »
« On continue de tester nos prix, sachant que l’entreprise est née direct consumer et de plus en plus grâce à nos distributeurs, sur Ankorstore par exemple, à travers nos revendeurs. À ce niveau, on donne des prix de vente conseillés abordables pour un ménage moyen […] On garde ce positionnement grand public, on est complètement dans le produit de masse, afin de réaliser notre mission. »

Conseil n°7 : changer de packaging et de branding pour se différencier en rayon et à la télévision

Christian : « Au début, on a choisi une extrême sobriété avec un packaging blanc, seulement le nom du produit, la spécificité d’impact, l’indication géographique et un QR code avec toute la traçabilité du produit. »
« Depuis, on a changé le packaging et le branding, on est de plus en plus une marque alimentaire et moins un distributeur de notre produit. On continue de livrer nos produits, mais on est aussi dans la distribution, dans des boutiques, sur les étagères. C’est pourquoi, on a décidé de rajouter de la joie de vivre, de la couleur et notre fondamental. Là où on a le plus d’impact, c’est en faisant la promotion de l’agriculture régénérative […] du coup, on le rappelle en baseline de nos produits, c’est singulier et différenciant par rapport aux autres offres. Tel qu’attendu par nos consommateurs.»

Conseil n°8 : passer à la grande distribution pour toucher 90% des consommateurs français et réussir sa mission

Christian : « La catégorie du régénératif doit exister […] 90 % de l’alimentation, on l’achète en bas de chez soi, donc dans le commerce classique : supermarchés, hypermarchés et commerces de proximité. C’est l’endroit où se passe la consommation et on se déploie de plus en plus sur le sujet. La mission d’Omie peut s'accomplir lorsqu’on consomme nos produits, donc quel que soit le chemin, l’important c’est de se retrouver dans l’assiette. »
Pour écouter le podcast dans son intégralité, rendez-vous sur Le Panier.
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